Briser le cycle de violence : Le service national, un moyen de redonner de la dignité aux Kuluna à Kinshasa

Par Reagan Baseya Mbungu mise à jour le 1  Mars, 2024

Kinshasa est depuis près de deux décennies un terrain de banditisme accru mené par ceux communément appelés “Kulunas” qui troublent les paisibles citoyens continuellement menacés, tabassés, volés, violés en perdant leurs argents, téléphones portables, sacs et autres biens de valeurs, au vu de l’œil impuissant de leur entourage et des agents de sécurité de la ville.
En effet, la population victime ne cesse de se plaindre quotidiennement des actes commis et souvent impunis aux yeux de la loi, force d’une police qui n’assure toujours pas leur sécurité au maximum voir qui s’allient à ces derniers pour les terroriser et profiter eux aussi des actes atroces commis. La population vit au quotidien avec une peur constante car les protecteurs se transforment aussi en complices des kulunas dus au manque de moyens fournis à la police nationale.

Mais le gouvernement depuis quelques années ne cessent de mettre en oeuvre des moyens pour mettre fin à ce chaos en optant pour l’option de regrouper collectivement tous les Kulunas jugés de la capitale et de partout sur toute l’étendue de la république afin de les intégrer au service national pour travailler dans les plantations et autres services.Cette initiative est toujours jugée pas “efficace” par la population comparé aux opérations “Likofi” et “Ingeta” qui sont des actions gouvernementales lancées entre 2013 et 2014 à Kinshasa par la police nationale congolaise (PNC) et le service de renseignements de la république, afin de lutter contre toute autre forme de banditisme urbain dans la ville. Ces opérations jugées “ meurtrières” dans un rapport publié par Human Right Watch au cours de laquelle au moins 51 jeunes hommes et garçons ont été abattus et 33 autres ont disparu, à Kinshasa semblait pourtant avoir su apaiser la situation par ses caractéristiques brutales mettant les grands loups représentaient par les kulunas dans une position de chassé, leur faisant comprendre qu’ils pouvaient subir tout comme la population désespérée.

De ce service national ayant débuté en 2020 nous avons vu une évolution en termes de réinsertion sociale et changement auprès d’une partie des délinquants urbains ayant participé aux premières vagues et de leur retour n’ont pas récidivé dans leurs mauvaises pratiques et ont plutôt trouvé en ce voyage une nouvelle vocation pour le changement de vie.Ces changements d’attitude nous poussent à nous questionner si cela ne serait réellement pas le moyen efficace et tant attendu pour éradiquer les violences connues qui n’ont trop perduré tout en respectant les droits de l’homme et des lois de la République Démocratique du Congo.

Mesures non conformes dans les établissements pénitentiaires

La réinsertion des anciens kuluna dans la société s’inscrit dans le cadre d’une initiative plus large lancée par le président Félix Tshisekedi dans le but de faire revivre le Service National, créé en 1997 par l’ancien président de la République, M’zee Laurent Désiré Kabila. Ce service avait pour objectif lors de sa création d’engager les jeunes diplômés et chômeurs volontaires dans l’apprentissage de divers métiers et à renforcer leur sens du patriotisme mais depuis 2020 ce service a été élargi pour accueillir les incarcérés afin de leur permettre d’être utile à la société après des retours non positifs de leur transfert dans les prisons militaires à l’intérieur du pays notamment de Buluwo situé dans le Haut Katanga et Angenga pour éviter la surpopulation des prisons principales de Kinshasa et instaurer une meilleure discipline mais ces dernières ont été jugées horribles pour leurs conditions d’accueil des prisonniers.
À Angenge, le transfert de prisonniers entraînait une surpopulation carcérale en raison du déplacement de détenus, principalement condamnés pour des crimes tels que le meurtre, le vol, le viol et d’autres infractions. Cette prison militaire accueille également d’anciens miliciens Kamwina Nsapu, ainsi que d’autres détenus dangereux, y compris des militaires condamnés pour l’assassinat de l’ancien président Laurent-Désiré Kabila en faisant l’une des plus dangereuses du pays.
Pour Buluwo, les problèmes évoqués sont les déficiences graves dans l’alimentation, l’hygiène, les soins de santé transformant cette prison en véritable mouroir. Dans les cachots, les traitements cruels, inhumains ou dégradants et même l’usage de la torture sont fréquents. Il est très probable que la situation soit pire encore dans ces lieux presque inaccessibles et qui échappent à tout contrôle comme les nombreux lieux de détention illégaux ou clandestins qui peuplent la RDC.

En vue des ces conditions, la solution optionnelle du moment pour répondre à ces défis était de trouver un endroit pouvant accueillir les kulunas pour leur accorder une seconde chance et ainsi donc la possibilité de regagner une dignité et contribuer au développement de certains secteurs en RDC qui bénéficieront à leur propre développement personnel par la même occasion car les prisons principales de Kinshasa à savoir “makala et ndolo” ne sont plus habilitées à enfermer les prisonniers ce qui conduit à leur relâchement et ainsi permet la continuité de terreur sur la population. La prison centrale de Makala compte environ dix mille détenus alors qu’elle a été construite pour accueillir un maximum de 1 500 prisonniers et la prison militaire de Ndolo, quant à elle, compte actuellement 2 000 détenus alors qu’elle a été construite pour accueillir un maximum de 500 détenus, ce qui démontre une fois de plus le taux exacerbé de criminalités rien que pour la ville de Kinshasa.

Le lieu habilité par le gouvernement appelé “Kanyama Kasese” dans la province du Haut-Lomami sert de centre de rééducation et d’apprentissage des métiers qui reçoit les délinquants jugés mais aussi des volontaires prêts à contribuer pour l’avancement de certains secteurs tels que l’agriculture, les infrastructures, la santé, etc. Les kuluna envoyés ont donc la possibilité de purger leur peine tout en regagnant leur dignité à travers les formations données.
“Kanyama Kasese” pourrait s’avérer être l’ établissement propice pour soutenir la réinsertion et assurer un climat de tranquillité dans la ville et pourquoi pas le pays entier sur le long terme. En vue de tous ces éléments, une implication plus forte dans les installations semblables à Kanyama Kasese ne serait-elle pas plus adaptée ?
Renforcer le potentiel des établissements de service national
La création et la multiplication d’établissements tels que Kanyama Kasese, spécialisés dans la réhabilitation des délinquants dans les différentes provinces du pays, pourraient jouer un rôle crucial dans l’éradication de ce phénomène.
Les établissements comme Kanyama Kasese avec les normes et les conditions adaptées offriront un environnement structuré et des programmes de réadaptation qui visent à transformer les comportements des délinquants, les aidant à se réintégrer dans la société de manière positive en leur donnant des nouvelles directions de vie équipées des outils nécessaires grâce à une diversification de formations dans différents secteurs. En investissant non seulement dans la construction de plus de centres à travers le pays mais aussi dans la diversification de formation, le gouvernement congolais pourrait étendre leur portée et leur impact, touchant ainsi un plus grand nombre de jeunes à risque.
Ceci s’avère être une alternative innovante à l’incarcération traditionnelle car ces établissements mettront l’accent sur la réhabilitation et la réinsertion sociale, contribuant ainsi à briser le cycle de la délinquance et de la violence généralement poussé par le manque d’éducation et le chômage accru. En offrant aux délinquants des opportunités de formation professionnelle, d’éducation et de soutien psychologique pour comprendre le passif et les besoins de tout un chacun pour une redirection appropriée, ces kuluna auront une seconde chance de devenir des membres productifs de la société et réellement perpétrés la série “les bâtisseurs de la nation” lancé depuis le transfert de la première vague de prisonniers en 2020.
“Les bâtisseurs de la nation” renvoient à l’évocation des vagues d’incarcérés envoyés depuis l’établissement de Kanyama Kasese, qui célèbre actuellement sa quatrième année de fonctionnement. Plus de 1600 Kulunas ont été transformés en bâtisseurs de la nation, recevant leur brevet le 13 avril 2024 après deux ans de formation. Ces individus sont désormais prêts à contribuer à la reconstruction de l’hôpital général de Kintambo et à participer à la fabrication de bancs pour les écoles dans un grand atelier installé à N’sele. Le départ de 350 autres Kulunas de Kinshasa pour le service national a suivi leur retour, avec une liste de 2000 Kulunas en attente de jugement pour les rejoindre prochainement. Cette démarche reflète l’engagement du gouvernement, cependant, compte tenu du nombre croissant d’activités des Kulunas à Kinshasa, investir dans davantage d’établissements dans les différentes provinces permettrait de lutter de manière plus efficace contre ces actes de violence. Cette approche proactive et durable s’avère essentielle pour contrer ces problèmes et promouvoir la sécurité nationale.

Africa, the cradle of humanity, a land that stirs the soul with its mystic allure. My soul chose to be born in a land where golden savannahs stretch far and wide. A land where one can witness the plains come alive with the rhythmic footsteps of herds embarking on their breath-taking migration in a timeless display of resilience and unity. A country that holds beauty, that enchants the senses and ignites wonder.

My land, my motherland Kenya. Born into a Kenyan family of Asian descent, a family that has lived and breathed Kenya and Africa for previous 5 generations, I can only identify as a Kenyan, a proud 6th generation African. Brought up in a family where ‘Being Human’ was the main principal belief. We have been raised with values that don’t differ greatly from those of the thousands of tribes that make up Africa – roots, heritage, family, faith, morals, principles and more.

Many years ago, I stood on stage at a speech writing contest in High School, where I described the strategy behind Muhamad Ali’s glorious win where he “floated like a butterfly, and stung like a bee” against George Foreman, in the fight forever known as the ‘Rumble in the Jungle.’ Years later, never even in my wildest imagination, did I imagine I would be living in the very ‘jungle’ itself, and working in the world of strategic storytelling and encouraging the amplification of Congolese voices and narratives far and wide across the globe from the heart of Africa.

Congo or as it was then called Zaire, a land that was stamped in the memory of the World as the place where Ali fought Foreman and caused a mighty Rumble in the boxing world. A battle that was immortalised in the song ‘In Zaire’ sung by Johnny Wakelin. Congo was a land everyone wanted to know about.

A land that is endowed with all the riches known to mankind. A blessed land, with a rich cultural heritage and a teeming, deserving population. A land sadly destroyed by its colonial past. Which, since its independence, is slowly trying to attain its rightful place in the World. It is here that I arrived five years back.

As I look back on my first five years of living in the Democratic Republic of Congo, there have been moments of floating and very often, little stings. I moved to Kinshasa for love. In the beginning, I can honestly admit, it was not love for the city or the country or the people – I didn’t know enough about this 

ginormous country and the 100+ million people that fill its borders – it was personal love. But five years later, I never thought I could love a country and its people as though they were mine. That love comes from the heart that feels the mystic rhythm of the African land, and I couldn’t be prouder to call it home.

You can never shake the ancient dust of Africa off your boots – no matter how far and wide you travel.

Having lived in London for thirteen years followed by a few years in the Middle East, returning to Africa was natural. 

The love for Africa always remains in the soul. Living in the heart and soul of Central Africa, has been an adventure.

The narratives that have filled Western Media have sung a different song for many years, call it geo-politics, strategic positioning, economic control, all things aside, the story of the Congo has never really been told loudly by the Congolese themselves. From the outside looking in, the perceptions are dotted and plagued with negativity, but on the ground, the beating hearts of the Congolese are rumbling a little louder day by day towards progress, and it’s in these slivers of hope, that the true stories are revealed.

The stories that spotlight the young entrepreneur battling to build a viable business, young students carving out their careers currently into untapped and underdeveloped industries, the non-existent middle class that should build the private sector and contribute to its growth and the country’s economy, international investors building projects that create jobs and wealth for the locals as much as it does for the financial interest in the Congo. We can’t talk about changing the narrative of a country when we don’t discuss the positive changes that education, infrastructure developments, economic policies, universal health care, food self sufficiency etc can contribute towards developing Congo.

In Africa, a transformative era is on the horizon as the continent sets its sights on change and development like never before, and country examples like Nigeria, Ghana, South Africa, Morocco, and Kenya are a testament to these positive changes. A combined drive by the Africans to build an Africa by Africans for a future developed Africa. A daunting task as a fellow African who first arrived in Kinshasa for a two-week trip which quickly extended from month to month and snowballed into creating a business in the field of strategic advisory and communications. It was created around the simple premise – the African narrative needs to be written by the Africans, and the Congolese needed a platform for their voices to be heard as far and wide across the globe.

At the heart of Africa, the center of its soul, the Congolese beats are picking up. Business is quietly picking up, post the first peaceful democratic elections. As the incumbent President Felix Tshisekedi embarks on his second mandate, the world waits with bated breath for the promised change and greater development, the impact of which can be felt across the entire population. Whether its infrastructure, governance reform, education, better health, access to basic needs – there are plenty of conversations to be had. Storytelling, an essential part of Congolese culture, an oral tradition that is filled with narratives, stories, and songs, need to be told from the perceptions and opinions of the Congolese.

In the past, and especially in 2023 the power and bias of the international media came to the forefront.

Geopolitics and powerful Media Houses controlled and amplified the narrative that in their perception was important. It’s only natural to question the visibility of certain global issues over another. This raises the question about the impact of our voices when catastrophes and issues affecting an African country are narrated differently. Whether it’s election, unrest or other catastrophes affecting an African country, sometimes the western media does not consider it newsworthy because they do not have an in-depth understanding and information of the issues and disasters that affects this Continent.

There are a lot of positive changes happening as well, and these news worthy developments need to be made a part of the Global narrative. Positive or negative these conversations need to be had openly and who better than the Africans to be at the forefront of this narrative. The true voices of the Congolese need to be heard from their heart and soul and from their perspective. That’s when the true picture of the reality of their lives, struggles and aspirations emerges.

There is a need for a platform where the Congolese voices and the African voices can be heard, where views can be freely given not as a negative but as a positive approach to help bring the DRC to take its rightful place, not just in Africa but also in the World. Is it not our experiences from around the world when put together with like minded individuals – where greatness begins? Where stories and narratives become the basis for legacies.

DRConversations is the platform created as a gift for all the voices that need to be heard, for all the emotions that need to be expressed and to bring forth the dreams and aspirations of a nation on the cusp of development. Join this journey by sharing openly your knowledge and experience to make DRC a happy, positive and progressive Nation.

It’s time for another rumble in the jungle – Welcome to the conversations from the Congo.

                                                                                                                                                                                                                                                             KS